Gymnastique et effondrement
Si, comme beaucoup de vos contemporains, vous cherchez désespérément à lutter contre une dépression qui vous guette à chaque coin de rue, voici deux livres pour vous: Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce et Alors nous irons trouver la beauté ailleurs. Particulièrement adaptés à la saison et au contexte abominable de cet automne 2023, ils vous permettront surement de retrouver un peu d’espoir ou, pour le moins, un peu de sérénité. Lire Corinne Morel Darleux c’est se sentir moins seul. C’est mieux voir que la dissonance cognitive qui raisonne en vous n’est pas une expérience individuelle mais bien un malaise partagé auquel nous tentons tous de donner des réponses incomplètes et plus ou moins efficaces.
Comment trouver une cohérence entre nos idées, nos engagements, notre manière de vivre et nos choix quotidiens ? Comment résister à la tentation mortifère du repli sur soi dans un monde de plus en plus incertain et face à un avenir qui semble de plus en plus hostile ? Comment redonner du sens à notre existence et, dans le même temps, savoir se laisser un peu tranquille ? Autant de questions qui sont abordées dans ces deux ouvrages au travers du prisme de l’engagement politique, de la littérature, du cinéma … du dialogue avec soi-même et avec les autres.
L’équilibre est un mouvement dirions-nous de manière un peu emphatique. Pourtant c’est ce vers quoi tend à nous amener l’autrice, un mouvement de va et viens entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’ici et l’ailleurs … une philosophie du pas de côté et du décentrement mais, et cela est fondamental, une capacité à faire des choix clairs et assumés. Exprimons-nous bien, ces livres non absolument rien à voir avec un quelconque manuel de développement personnel qui permettrait de supporter la modernité en s’aménageant des moments de reconnexion aux choses simples et vraies. Ces deux textes sont éminemment politiques, une vision politique ambitieuse et radicale qui prend en compte les contraintes qui pèsent sur nous aussi bien que nos faiblesses et nos lachetés. Lire n’est pas une action politique anodine, c’est parfois par ce biais que le changement s’opère. Allons donc chercher de la beauté aux confins de l’effondrement, de la vie pour nous et pour les autres.
